Son but : Qi GONG, TAI JI QUAN et CHAN en Haute Normandie


Terre de Jade propose la pratique de trois disciplines, le QI GONG, le TAI JI QUAN et le CHAN, comme moyen d'accumuler, de contrôler et de diriger son énergie interne. Elles contribuent ainsi à l'équilibre tant physique que mental.


Le QI GONG ou CHI CONG ou encore TCHI KUNG se prononce " tchi gong ". Sa traduction littérale est énergie - travail. Cet art énergétique, en élevant le mouvement au rang de méditation, calme l’esprit, évacue le stress et accroît les capacités perceptives de nos sens.


Le TAI JI QUAN ou TAI CHI CHUAN, littéralement suprême - sommet ou pôle - style ou boxe, est d'inspiration martiale. Le mouvement en est souple, relâché, doux, naturel et aisé.


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Je vous propose aujourd’hui deux textes, écrits par deux grands penseurs du XXème siècle : le premier par un homme tout jeune encore (39 ans), en 1942, et le second par un homme proche de sa mort, à 86 ans, en 1961. Tous deux s’interrogent sur le sens à donner à la vie humaine et chacun y apporte des éléments de réponse enrichissants et très personnels.





« A cet instant subtil où l’homme se retourne sur sa vie, Sisyphe, revenant vers son rocher, contemple cette suite d’actions sans lien qui devient son destin, créé par lui, uni sous le regard de sa mémoire et bientôt scellé par sa mort. Ainsi, persuadé de l'origine toute humaine de tout ce qui est humain, aveugle qui désire voir et qui sait que la nuit n'a pas de fin, il est toujours en marche. Le rocher roule encore.

Je laisse Sisyphe au bas de la montagne! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."

Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, 1942 (fin du dernier chapitre de l’essai)

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«Je suis content que ma vie ait pris ce cours. Elle a été riche et m’a beaucoup apporté. Comment aurais-je pu en attendre autant ? Une foule de choses, que l’on n’aurait pu escompter, se sont produites. Certaines auraient pu être différentes, si j’avais moi-même été différent. Ainsi, les choses furent ce qu’elles devaient être ; car elles sont devenues telles du fait que je suis comme je suis.

Je regrette beaucoup de bêtises, nées de mon entêtement, mais si je ne l’avais pas eu, je ne serais pas arrivé à mon but. De sorte qu’à la fois je suis déçu et je ne suis pas déçu. Je suis déçu par les hommes et je suis déçu par moi. Au contact des hommes, j’ai vécu des choses merveilleuses et j’ai moi- même œuvré plus que je ne l’attendais de moi. Je ne peux pas me faire un jugement définitif, car le phénomène vie et le phénomène homme sont trop grands.

Je suis étonné de moi-même, déçu, réjoui ; je suis attristé, accablé, enthousiaste. Je suis tout cela et ne parviens pas à en faire la somme. Je suis hors d’état de constater une valeur ou une non-valeur définitive ; je n’ai pas de jugement sur moi-même ou sur ma vie. Je ne suis tout à fait sûr de rien. Je n’ai à proprement parler aucune conviction définitive – à aucun sujet. Je sais seulement que je suis né et que j’existe ; et c’est comme si j’éprouvais le sentiment d’être porté. J’existe sur la base de quelque chose que je ne connais pas. Malgré toute l’incertitude, je ressens la solidité de ce qui existe et la continuité de mon être, tel que je suis.

 Le monde dans lequel nous pénétrons en naissant est brutal et cruel, et, en même temps, d’une divine beauté. Croire à ce qui l’emporte du non-sens ou du sens est une question de tempérament. Si le non-sens dominait en absolu, l’aspect sensé de la vie, au fur et à mesure de l’évolution, disparaitrait de plus en plus. Mais cela n’est pas ou ne me semble pas être le cas. Comme dans toute question de métaphysique, les deux sont probablement vrais : la vie est sens et non-sens, ou elle possède sens et non-sens. J’ai l’espoir anxieux que le sens l’emportera et gagnera la bataille.

Quand Lao-Tseu dit : « Tous les êtres sont clairs, moi seul suis trouble », il exprime ce que je ressens dans mon âge avancé. Lao-Tseu est l’exemple d’un homme d’une sagesse supérieure qui a vu et fait l’expérience de la valeur et de la non-valeur. L’archétype de l’homme âgé qui a suffisamment contemplé la vie est éternellement vrai, qu’il s’agisse d’un vieux paysan ou d’un grand philosophe comme Lao-Tseu. Ainsi, l’âge avancé est une limitation, un rétrécissement. Et pourtant, il est tant de choses qui m’emplissent : les plantes, les animaux, les nuages, le jour et la nuit, et l’éternel dans l’homme. Plus je suis devenu incertain au sujet de moi-même, plus a crû en moi un sentiment de parenté avec les choses. Oui, c’est comme si cette étrangeté qui m’avait si longtemps séparé du monde avait maintenant pris place dans mon monde intérieur, me révélant à moi-même une dimension inconnue et inattendue de moi-même. »

Carl Gustav JUNG, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées (fin du dernier chapitre, intitulé

“Rétrospective”), 1961

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