Références
aux animaux dans la pratique du Tai Chi
Selon
la légende, c'est en observant le combat d'un serpent et d'un oiseau que Zhang
San Feng, un ermite taoïste qui vivait sur le mont Wudang, créa le Tai Ji Quan
ou Tai-chi-chuan. Par ses mouvements souples et ondulés, le serpent parvenait à
esquiver les attaques vives et directes de l'oiseau qui finit épuisé.
Les animaux sont très présents dans
le vocabulaire du Tai Chi Chuan, car ils ne sont pas seulement vus par l’homme en
tant que tels, mais aussi en tant que symboles. Regardés avec le cœur plutôt qu’avec
l’intellect, ils peuvent être le support d’enseignements moraux ou religieux,
la source de présages ou liés à des rites de conciliation de la nature.
La référence au cheval correspond à
des mouvements de séparation des mains. Dans la deuxième partie du Tai Chi,
avant de donner des coups de pieds, on « caresse la crinière du
cheval ». Au début de la troisième partie, « le cheval sauvage divise
sa crinière ». En Tai Chi avec l'épée, un mouvement s'intitule « le
cheval sauvage bondit au-dessus du torrent ».
D’autres noms
d’animaux utilisés dans le Tai Chi Chuan invitent au mimétisme d’attitudes ou
de comportements : « Le
serpent se love » et « Le serpent blanc darde sa langue » ;
« Enfourcher
le tigre et gravir la montagne », « Se baisser et frapper le tigre »,
« Terrasser le tigre », « Bander l'arc et abattre le tigre »
et « Frapper
comme le tigre » ; « Le coq d'or se tient sur une patte » et « Utiliser
le pas du coq d'or » ; « Attraper la queue du moineau » ;
« L’Hirondelle rentre dans son nid » ; « Le Chat
rusé attrape le Rat » ; « Le Lion secoue la tête » ;
« Le singe bat
en retraite », « Le gibbon offre des fruits » et « Le
gibbon sort de la grotte ».
Deux animaux
fabuleux apparaissent aussi dans les mouvements du Tai Chi : le dragon et
le phénix.
Les dragons font
partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise. Les vêtements
d'apparat de l'Empereur de Chine, son palais et tous les objets impériaux
étaient décorés de dragons à 5 griffes. Lui seul pouvait utiliser cet emblème,
les hauts dignitaires devant se contenter de dragons à 3 ou 4 griffes. Le
dragon était la manifestation de la toute-puissance impériale : la Face de
Dragon désignait l'empereur, la Perle du Dragon sa sagesse.
La légende raconte
que l'Empereur Jaune (Huáng Dì) utilisait un serpent pour blason. Chaque fois
qu’il était vainqueur d'une nouvelle tribu, il ajoutait l’emblème de son ennemi
au sien, transformant ainsi le serpent en une créature composite, le dragon.
C’est pour cette raison que le dragon chinois possède le corps d’un serpent,
les écailles et la queue d’un poisson, les bois d’un cerf, des serres d'aigle
et les yeux d’un démon. Il vole au milieu des nuages. Selon les croyances, les
dragons orientaux seraient responsables des pluies, mais aussi des déluges. Le
dragon est donc à la fois bénéfique et dangereux.
Le dragon était
le symbole de l’empereur (tandis que le phénix symbolisait l’impératrice), puis, par extension, celui de la
culture chinoise. Craignant l'image négative du dragon en Occident, les
autorités chinoises actuelles préfèrent aujourd'hui mettre en avant des
«mascottes» plus sympathiques comme le panda. Le timbre chinois de l'année du dragon
2012 a d'ailleurs suscité des polémiques : il ferait trop « agressif ».
De nombreux mouvements du Tai Chi,
dans ses formes avancées, évoquent ces
symboles : « Le dragon vert sort de l’eau », « Le dragon
noir remue la queue », « Le dragon marchant, gauche et droite »,
« Le dragon sombre agitant sa queue », « Le dragon sortant de la
mer », « Le dragon étirant ses griffes », « La carpe
sautant au-dessus de la porte du dragon » et « Le dragon sombre
s’enroulant autour de la perche ». Quant au phénix : « Le phénix
déploie ses ailes » et « Le phénix fait signe de la tête ».
Sources :
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